Comment bien choisir son savon ?

Saviez-vous que la peau absorbe 60% de la totalité des cosmétiques avec lesquelles elle entre en contact… et que les 40 % restants repartent dans le petit cycle de l’eau ? 

Voici donc un petit guide pour choisir un savon bon pour votre santé et bon pour l’eau des rivières et du robinet. Plusieurs critères sont à prendre en compte lorsque nous choisissons notre savon : son impact sur la santé, sur l’environnement et son coût.

Au milieu des rayons remplis de gels douches et de savons aux étiquettes illisibles, comment s’y retrouver ?


Préférer le savon au gel douche


Pourquoi choisir plutôt un savon qu’un gel douche ?

Plusieurs avantages, économiques, écologiques et sanitaires, laissent à penser qu’il vaut mieux opter pour un savon.

LA COMPOSITION

Il semble en premier lieu que les savons soient meilleurs pour notre peau. En effet, les savons contiennent le plus souvent moins de substances suspectées dangereuses pour la santé. Il suffit pour s’en convaincre de regarder la liste d’ingrédients des gels douches, qui est souvent bien plus longue que celle des savons. Or plus la liste est longue, plus il y a des chances qu’il y ait des ingrédients chimiques et des produits potentiellement dangereux pour la santé.

Les gels douches présentent notamment souvent des additifs et des conservateurs issus de l’industrie pétrochimique permettant aux gels douches de mousser davantage. Parmi ces ingrédients à éviter on compte entre autres le sodium laureth sulfate et le sodium lauryl sulfate.

Comment s’y retrouver si on ne parvient pas à décrypter les étiquettes. Plusieurs labels existent pour vous guider. Nous vous recommandons les labels suivants.

La bonne nouvelle : de plus en plus de boutiques en ligne zéro déchet comme The Trust Society regroupent des savons saponifiés à froid aux compositions minimalistes, fabriqués en France.

L’EMBALLAGE

Enfin, le savon solide est souvent plus écologique car vendu avec très peu voire aucun emballage. Si les flacons des gels douches sont souvent recyclables, il ne faut pas oublier que de nombreuses ressources sont nécessaires pour produire les façons et que le plastique n’est pas recyclable à l’infini.

LE COÛT

En plus d’être souvent moins bon pour la santé, les gels douches sont généralement moins économiques. De fait, alors que la durée moyenne d’une bouteille de gel douche est estimée à 1 mois, un pain de savon es souvent utilisé pendant au moins deux mois. Cela entraîne alors un coût de revient inférieur.

Acheter du savon devient donc une geste écologique simple, économique et bon pour la santé.

Cependant, une fois cela admis, une multitude de questions demeure car aujourd’hui de nombreux types de savons existent. On peut entre autres différencier les savons à froid et les savons à chaud.


Savon à froid ou savon à chaud ?


La méthode de la saponification à chaud est la méthode préférée des industriels car elle est bien plus rapide. Elle permet en effet de réduire le temps de repos du savon d’environ un mois à un jour !

Cette méthode a toutefois un impact environnemental puisqu’elle nécessite l’utilisation d’une grande quantité d’énergie pour faire chauffer les huiles et accélérer le processus de saponification. En plus d’être énergivore, cette méthode présente l’inconvénient de faire perdre à certaines huiles leurs vertus potentielles. C’est notamment le cas de l’huile d’olive qui perd certaines de ses propriétés si elle est trop chauffée.

La saponification à chaud nécessite également de consommer plus d’eau que la saponification à froid puisque les savons sont rincés en fin de fabrication afin d’éliminer les impuretés présentes dans le savon. Or cela a pour effet secondaire d’éliminer la glycérine présente naturellement dans le savon.

Pour mieux comprendre, il faut ici rappeler le processus de base de production d’un savon. Tout savon doit au minimum être composé d’un corps gras (souvent une huile) et de soude. Cette soude est dissoute dans de l’eau ce qui entraîne une réaction chimique produisant du savon et de la glycérine (qui est bonne pour la peau).

Le fait d’éliminer la glycérine peut avoir deux conséquences : l’une est néfaste pour la santé, l’autre nuit à l’environnement.

Premièrement, en absence de glycérine, le savon risque d’être irritant. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on reproche souvent aux savons d’être moins bons pour la peau que les gels douches. Or ce n’est pas vrai pour tous les savons puisque les savons fabriqués à froid sont riches en glycérine qui hydrate et adoucit la peau.

Deuxièmement, pour palier à cette absence de glycérine et pour éviter un assèchement de la peau, certains industriels ajoutent de la glycérine synthétique issue de dérivés du pétrole et dont l’impact écologique n’est pas négligeable. Or, il est impossible d’identifier grâce à la simple liste des ingrédients la glycérine synthétique de la glycérine naturellement présente dans le savon. D’où l’importance d’opter pour une saponification à froid et ainsi éviter la présence de glycérine synthétique.

Une fois l’avantage du savon à froid reconnu, un dernier piège reste : les ingrédients à éviter. Car tous les savons froids ne sont pas tous aussi vertueux.


Quels sont les ingrédients à éviter dans les savons ?


Une des difficultés que nous rencontrons lorsque nous choisissons un savon est la lisibilité de la liste des ingrédients. Sachez que cette difficulté n’est pas due en premier lieu à la volonté des industriels de cacher les ingrédients nocifs derrière des noms compliqués.

Depuis 1998, la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) ou « Nomenclature Internationale des Ingrédients Cosmétiques » est obligatoire en Europe. Cette liste internationale permet de donner un nom unique aux ingrédients contenus dans les cosmétiques. Cela devait permettre au consommateur de savoir ce qu’il y a réellement dans le produit, notamment pour les personnes allergiques. L’inconvénient majeur de cette liste reste malheureusement l’usage de noms latins qui rend obscure la composition des produits cosmétiques. D’autant plus qu’il existe deux façons de nommer un même ingrédient selon cette liste : on peut lui donner son nom avant le processus de saponification ou après. Ainsi, l’huile d’olive sera appelée Olea Europaea Fruit Oil avant saponification ou Sodium Olivate après saponification. Pas facile de s’y retrouver !

C‘est pourquoi nous avons dressé une liste des ingrédients à privilégier et une liste des ingrédients à éviter.

PARMI LES INGRÉDIENTS À PRIVILÉGIER ON COMPTE :

  • L’huile d’olive : Olea europaea fruit oil ou Sodium olivate
  • L’huile de coco : Cocos nucifera oil ou Sodium cocoate. Cette huile présente toutefois le désavantage de ne pas être produit en Europe
  • L’huile de baies de Laurier : Laurus nobilis fruit oil ou Sodium laurate présente notamment dans le savon d’Alep
  • Le beurre de karité : Butyrospermum parkii butter ou Sodium shea butterate (également souvent produit hors d’Europe)
  • Beurre de cacao : Theobroma cacao seed butter ou Sodium Cocoa butterate, lui aussi importé en France
  • L’huile de tournesol : Helianthus annuus seed oil ou Sodium sunflowerseedate
  • Il est également normal (car nécessaire au processus de saponification) de trouver de la soude : Sodium Chloride, Sodium hydroxide

PARMI LES INGRÉDIENTS À ÉVITER :

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  • L’huile de palme : Sodium palmate ou Sodium palm kernelate. On connaît bien aujourd’hui les problèmes environnementaux liés à la déforestation entraînée par les cultures d’huile de palme
  • Sodium laureth sulfate : agent moussant, déjà évoqué ci-dessus, qui irrite la peau
  • Tetrasodium EDTA, un conservateur issu de la pétrochimie et peu biodégradable
  • Les parfums de synthèses : Parfum ou Fragrance. Il est préférable de choisir des parfums non parfumés ou parfumés grâce à des huiles essentielles que l’on repère avec les noms suivants : Citral, Citronellol, Geraniol, Limonene et Linalool

Auteur

Réellement soucieuse de la planète, Amandine aime découvrir de nouvelles solutions écologiques et les partager

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