Saviez-vous que le textile est le 3e secteur consommateur d’eau après la culture de blé et de riz ? La mode, et plus précisément la fast-fashion ont impact sur notre planète non négligeable. A cela s’ajoute une dimension sociale qu’on ne peut perdre de vue.

Mais concrètement quel est l’impact environnemental et social de la fast-fashion ?

Chez HYDRAO, on a voulu vous donner quelques réponses basées sur le rapport de l’ADEME « La mode sans dessus dessous ».


La fast-fashion en 5 chiffres


Avec une production qui a doublé entre 2000 et 2014 la mode est l’une des industries les plus polluantes.

Voici 5 chiffres pour prendre conscience de l’impact sur la planète de notre look :

  1. 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde
  2. Chaque année le secteur de la mode émet 1,2 milliards de tonne de gaz à effet de serre, soit environ 2% des émissions globales de gaz à effet de serre (GES)
  3. 4% de l’eau potable disponible dans le monde est utilisée pour produire nos vêtements
  4. Un Français achète en moyenne 9kg de vêtements par an
  5. 4 millions de tonnes de textiles sont jetées chaque année en Europe

Ces chiffres sont impressionnants mais difficiles à comprendre à l’échelle de notre dressing. Pour mieux saisir la dimension sociale et environnementale de notre look, il faut considérer l’ensemble du cycle de vie de nos vêtements.


Des matières peu écologiques


Aujourd’hui, la mode fonctionne sur un système linéaire loin du cercle vertueux de l’économie circulaire. Très peu de nos vêtements sont faits à partir de matière recyclée. De nombreuses surfaces sont donc consacrées à la production de matières premières nécessaires à la confection de nos habits. 

Or, vous allez vite le comprendre, les matières les plus utilisées aujourd’hui sont loin d’être les plus écologiques. Voici 3 des matières les plus utilisées dans le secteur de la mode.

Le polyester, matière reine de la fast-fashion

Le polyester est la matière la plus produite dans le secteur de l’habillement : 39,7 millions de tonnes en 2015. Aujourd’hui c’est jusqu’à 70% des fibres synthétiques qui proviennent du pétrole. Cela signifie que plus des deux tiers de nos vêtements sont faits à partir d’une ressource fossile limitée !

Un autre problème lié à ces matières synthétiques est leur impact sur la pollution de l’eau. Car tous ces vêtements, lorsqu’ils sont lavés, vont perdre des microfibres plastiques qui vont être évacuées par les égouts puis finir dans les océans. Alors oui, à l’échelle de votre machine à laver cela semble ne pas être grand-chose. Mais à l’échelle mondiale ce sont 500 000 tonnes de microparticules de plastiques qui sont ainsi relâchées chaque année dans l’écosystème aquatique. C’est l’équivalent de 50 milliards de bouteille plastique !

Pollution océan microplastique et microparticules

Cela a un impact direct sur la biodiversité puisque les petits organismes vivant dans les océans peuvent confondre ces particules de plastiques avec de la nourriture. Finalement, pour les petits êtres marins, les microfibres plastiques sont l’équivalent des sacs plastiques pour la tortue.

Le coton, fibre naturelle mais pas pour autant la plus écologique

Avec 17,7 millions de tonnes produites en 2015, le coton est la fibre naturelle la plus utilisée dans nos vêtements. Ainsi 25% de la production mondiale des fibres provient du coton.

Pourtant la culture du coton nécessite beaucoup d’eau. Ainsi pour 1 T-Shirt en coton, on considère qu’il faut l’équivalent de 70 douches (et encore plus si ce sont des douches Hydrao 😉). Or, le coton est souvent produit dans des régions qui souffrent déjà de contraintes pour l’accès à l’eau douce. C’est le cas par exemple de la Chine ou de l’Inde.

De plus, la culture de coton est la principale culture consommatrice de pesticides. Pas besoin d’en dire beaucoup plus sur ce que cela implique pour notre planète, les écosystèmes et la biodiversité…

La viscose & le lyocell

En 2015, le secteur de la mode entraînait la production de 3,7 millions de tonnes de viscose et de lyocell. Ces matières novatrices sont souvent présentées comme une alternative écoresponsable face au coton et au polyester. Ces fibres artificielles, obtenues à partir de ressources naturelles comme le bambou, le maïs, le soja ou l’eucalyptus, sont en effet biodégradables.

Cependant, leur processus de fabrication est loin d’être propre. Des produits chimiques très toxiques tels que l’hydroxyde de sodium et le disulfure de carbone sont utilisés. Ce dernier en plus d’être hautement inflammable peut provoquer des maladies graves non seulement pour les ouvriers mais pour toutes les populations aux alentours des usines de fabrication. À des niveaux élevés le disulfure peut même être mortel car il touche le système nerveux.

Disulfure de carbone danger santé

Cela nous amène à aborder un nouveau point : la fabrication de nos vêtements.


De mauvaises conditions de fabrication


Une fois les matières premières produites, il faut encore confectionner nos habits. Or le modèle de la fast-fashion s’appuie sur un modèle proche de l’esclavage moderne.

La fast-fashion et l’esclavage moderne

La majorité des vêtements que nous portons sont produits au Bangladesh et au Pakistan. Le salaire y est particulièrement bas : 80€ par mois au Bangladesh.

Aux salaires indécents s’ajoutent la surexploitation des ouvriers et ouvrières, qui, malheureusement, n’est pas un mythe. Volume horaire journalier trop élevé, jours de repos insuffisants, heures supplémentaires forcées sont le quotidien de ce secteur.

Par ailleurs, les travailleurs ne bénéficient d’aucune protection sociale et les droits de l’Homme sont souvent bafoués. Il n’est donc pas rare de voir des enfants travailler aux côtés d’adultes.

Si tout cela n’est pas nouveau il aura fallu attendre l’effondrement du Rana Plazza, en avril 2013, pour que les consommateurs prennent conscience des conditions de production déplorables de leurs jeans et T-Shirt.

Des conditions de production dangereuses pour la santé et l’environnement

En plus de travailler dans des conditions proches de l’exploitation, les travailleurs du secteur textile sont souvent exposés à des matières dangereuses.

C’est notamment le cas des produits utilisés pour la teinte de nos habits. Les fabricants recourent pour cela à des substances toxiques pour les ouvriers qui les fabriquent, mais aussi pour nous qui les portons et pour l’écosystème aquatique quand nous les lavons. C’est le cas des éthoxylates de nonylphénol (NPE), colorants azoïques, des phtalates, du formaldéhyde. Ainsi 20% de la pollution des eaux dans le monde seraient imputables à la teinture et au traitement des textiles.

Or plus nous achèterons d’habits et plus ces produits chimiques viendront polluer les milieux aquatiques.


La fast-fashion, peu portée, vite jetée


L’un des problèmes majeurs de la fast-fashion est bien qu’elle est « fast » ! Nous achetons aujourd’hui deux fois plus de vêtement qu’il y a 15 ans mais nous les portons moins et nous en débarrassons plus rapidement.

Fast-fashion impact environnemental

Ainsi en moyenne, les vêtements sont portés 7 à 10 fois avant d’être jetés ! Un chiffre qui met en avant une tendance néfaste à l’achats compulsifs. Trop souvent, des jolis vêtements pas chers sont achetés car ils nous plaisent sur l’instant. Le souci : on s’en lasse trop vite !

Tout cela est lié est à une accélération du processus de production. Si traditionnellement l’industrie de la mode produisait deux collections par an, la mode rapide et jetable est aujourd’hui toute puissante. Ainsi les collections sont renouvelées toutes les semaines avec des vêtements à prix toujours plus bas.

Or ces vêtements, une fois qu’ils ne plaisent plus, finissent trop souvent à la poubelle. Au total, 80% des habits que nous portons n’ont pas la chance d’être recyclés ou vendus sur le marché de la seconde main. Pas étonnant donc qu’à l’échelle mondiale une benne de vêtement soit jetée chaque seconde !

Pas surprenant, mais pas pour autant acceptable ! Face à cette réalité de l’impact de la fast-fashion sur la planète et sur les hommes, nous ne pouvons être défaitiste. Car il est possible de réagir et de nombreuses alternatives existent.

Nous en parlerons dans notre prochain article !

Auteur

Réellement soucieuse de la planète, Amandine aime découvrir de nouvelles solutions écologiques et les partager

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